L'intérêt d'avoir une liaison à haut débit est de pouvoir facilement écouter des fichiers audio et regarder des vidéos - et il y en a en pagaïe sur Internet ! D'intérêt variable, il est vrai (je n'en ai trouvé aucune qui dise comment échapper au fisc ou jeter un mauvais sort à son voisin fonctionnaire gréviste)...
Et les politiciens, toujours prêts à aller dans le sens du vent, s'y mettent de plus en plus, pour le bonheur des podcasteurs, des plus connus (
Loïc le Meur,
Versac) jusqu'aux journalistes amateurs. Les politiciens deviennent aussi, pour certains, des bloggeurs - les vieux crocodiles sont prêts à investir tous les marigots pourvu qu'il y ait des voix pour eux au bout du compte. Si les poulpes pouvaient voter, les politocards apprendraient, Chirac le premier, à faire de la plongée ou à conduire les sous-marins pour faire des meetings en eau profonde (ça change de Clearstream le mal nommé)...
Hélas pour les politiciens, à mon avis, les "nouvelles" technos contrastent cruellement avec le discours politique, lui, qui est toujours "ancienne techno", "ouaib 0.0", si ce n'est Jurassic Baratin ou Democratic Bullshit.
Ceux qui s'en tirent le mieux sont quand même ceux d'
Alternative Libérale (sauf Edouard Fillias, quand il est en costume-cravate dans les palais de la Ripoublique à disserter un peu trop sérieusement sur
le Caca la Chose politique et publique).
Le Pen, presque aussi vieux dans la profession que la banquière retraitée Arlette Laguiller, passe mieux à la radio qu'à l'écran. J'ai trouvé son
interview par Claude Reichman et Jean-Christophe Mounicq assez bonne - est-ce que c'est parce que c'est le seul politicien qui ait dit la vérité sur la sinistre SS ? Peut-être, mais pas seulement.
Cependant, j'ai écouté et regardé aussi son
interview sur Agoravox, et là j'ai été fort déçue. Est-ce que cela vient, en partie, de l'interviewer, moins chevronné que les deux compères de Courtoisie ? Ou des idées de l'interviewé, qui n'ont pas beaucoup varié depuis vingt ans ? L'interviewer, plutôt que d'aller au fond du sujet, cherche davantage, m'a-t-il semblé, à pousser le Pen à la faute, et il y arrive presque quand ce dernier, à propos de l'immigration, lui réplique : "vous affirmez que le métissage est une richesse incroyable, c'est en tout cas pas ce que croient les éleveurs de chevaux, ni de chiens, ni de cheptel, ils croient l'inverse, eux" (à la fin de la 5ème partie de l'interview). Une bonne vieille idée collectiviste (et racialiste) qui, au nom de la "nation" française, cet artefact à usage coercitif, ce fantôme que jamais personne n'a rencontré, invalide salement le discours lepéniste sur les libertés.
En réalité, le discours de le Pen ne diffère pas beaucoup de celui de l'UMP ou du PS. Le microcosme politique franchouillard ne s'est pas lepénisé : c'est plutôt le Pen qui s'est normalisé. Il ne remet pas en cause la protection sociale ni le modèle social par lequel les uns payent pour les autres. Car c'est bien là qu'est le problème. Si la spoliation politico-étatico-mafieuse cessait, les frontières pourraient être grandes ouvertes (et c'est bien ce que les libertariens veulent). Pour l'internaute moyen, pour celui qui vit en réseau, les frontières sont des choses du passé, des barrières mentales, en réalité. Et ceux qui défendent l'idée de nation ne cherchent qu'à perpétuer l'oppression étatique, à leur profit, bien sûr.